Le renforcement des institutions et l’augmentation des investissements sont les deux facteurs clés qui permettraient à la République Démocratique du Congo (RDC) de devenir un « pays solution » face au problème mondial du changement climatique, selon le dernier rapport de la Banque Mondiale sur le climat et le développement (CCDR) publié le 16 novembre dernier.

Fort d’une moitié des forêts africaines, de considérables ressources en eau douce et de réserves minérales indispensables à la transition écologique, la RDC a le potentiel de contribuer de manière significative à la lutte contre le dérèglement climatique, tout en renforçant sa propre résilience et en stimulant une croissance soutenue à faible émission de carbone. Cependant, pour atteindre ce potentiel, le pays se doit de solidifier ses institutions et de faire face aux différents conflits et à la fragilité qui prévalent actuellement, tout en investissant massivement pour atteindre ses objectifs climatiques ambitieux.

Le rapport souligne que le changement climatique, s’il n’est pas abordé de manière appropriée, pourrait anéantir les progrès accomplis par la RDC sur le front du capital humain. Les plus pauvres, notamment les femmes et les populations marginalisées, sont susceptibles d’en subir l’impact de manière disproportionnée. D’après les projections, si la RDC continue sur sa trajectoire de croissance actuelle sans prendre de mesures contre le changement climatique, ce dernier pourrait entraîner une perte de 4,7% à 12,9% du PIB d’ici 2050.

Dans le pire des scénarios climatiques, selon le CCDR, le changement climatique pourrait faire basculer 16 millions de personnes de plus dans la pauvreté d’ici 2050 si le pays ne met pas en œuvre des politiques inclusives et des investissements résilients au climat pour atteindre la croissance économique et la durabilité des moyens de subsistance.

Le potentiel économique des forêts de la RDC est énorme – générant une valeur estimée entre 223 et 398 milliards de dollars par an grâce au carbone stocké et aux services écosystémiques associés. Cependant, si ces forêts ne sont pas protégées, le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie de la RDC pourrait devenir une source nette de carbone, avec un coût mondial d’environ 95,3 milliards de dollars.
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