Vœu coeur de la province du Sud-Kivu, des scènes de violence ont émaillé la paisible matinée du 13 novembre dernier. Des individus armés ont commis l’acte odieux d’enlever de force deux travailleurs d’organisations humanitaires. Trois véhicules ont également été incendiés lors de l’attaque de leur convoi dans le territoire de Fizi. Il aura fallu attendre la nuit tombée pour que ces travailleurs reçoivent la douceur de la liberté, malgré la noirceur de leur expérience.
Cet acte répréhensible n’a pas manqué de faire réagir Suzanna Tkalec, la coordinatrice humanitaire par intérim. Avec une voix vibrante d’inquiétude, elle a déploré la multiplication des attaques sanglantes contre les travailleurs humanitaires et la dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
La dirigeante du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies en RDC (OCHA-RDC) n’a pas hésité à souligner l’impact dévastateur de ces actes sur l’accès à l’aide humanitaire. Selon elle, l’enlèvement des travailleurs humanitaires est un acte inacceptable qui viole gravement le droit international humanitaire. L’appel à la préservation de l’espace humanitaire et au respect du droit à l’assistance des personnes en besoin a été lancé avec vigueur.
Le constat dressé par l’OCHA-RDC est accablant. Les travailleurs humanitaires sont devenus des cibles directes des incidents violents recensés au cours du mois d’octobre dernier. Rien que dans le Nord-Kivu, un travailleur humanitaire a été enlevé à Masisi, d’autres convois ont été la cible d’attaques sévères à Oicha, obligeant plusieurs acteurs humanitaires à interrompre leurs opérations. Les conséquences de ces suspensions sont terribles : plus de 100 000 personnes sont ainsi privées d’assistance.
Depuis le début de l’année, les travailleurs humanitaires ont subi plus de 217 incidents sécuritaires. Ces événements tragiques ont entraîné la mort de trois personnes et fait une vingtaine de blessés. De plus, environ trente travailleurs humanitaires ont été enlevés entre le 1er janvier et le 13 novembre 2023.
Au-delà des travaux humanitaires, ces attaques ont des répercussions directes sur la population locale. Les récentes confrontations dans la province du Nord-Kivu ont entraîné le déplacement de plus de 450 000 personnes depuis début octobre. Ce sont donc plus de 5,5 millions de personnes qui se retrouvent déplacées dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Malgré l’assistance humanitaire apportée à environ 3 millions de personnes dans les zones touchées par les conflits au Nord-Kivu, au Sud Kivu et en Ituri depuis juillet dernier, l’OCHA continue d’alerter sur le fait que « de nombreux besoins restent non couverts en raison de la restriction de l’accès due à la détérioration continue de la situation sécuritaire ».
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