Le climat était lourd et le message de la plus haute importance lorsque le président Félix Tshisekedi s’est adressé aux officiers supérieurs et au ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, lors d’une récente rencontre à Kinshasa. Il a déclaré : « Nous avons perdu énormément de compatriotes, d’abord à cause de l’influence négative de nos voisins, mais aussi de nous-mêmes. Il y a eu des failles dans notre système de défense et de sécurité ».

Ces déclarations interviennent suite à une série d’incidents sécuritaires graves, notamment la réapparition du conflit avec le Rwanda. Plusieurs officiers ont été arrêtés, dont le lieutenant-général Philémon Yav, accusé « de vouloir faire passer les rebelles du M23 pour prendre le contrôle de la ville de Goma », chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC.

C’est dans ce contexte que Tshisekedi s’est engagé à soutenir l’armée : « Je veux tirer un trait sur tout cela. C’est pourquoi je donne des moyens à l’armée et je vous interpelle ».

Selon des sources au sein de l’armée, une dizaine de nouvelles brigades, qui viennent de terminer leur formation, seront déployées sur le terrain dès le mois prochain. Le président a exhorté les officiers à le soutenir dans cet effort.

Toutefois, Tshisekedi a également reconnu la gravité de la situation: « Nous sommes dans une phase qui est sensible et délicate. Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous réussissons ce défi qui nous est actuellement posé, soit nous échouons et condamnons notre pays pour longtemps ».

Officiellement, la RDC privilégie la voie diplomatique pour résoudre ses conflits avec le Rwanda et les groupes rebelles. Toutefois, des groupes considérés comme pro-gouvernementaux se battent sur le terrain contre le M23.
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