Le mouvement citoyen Filimbi a récemment fait des rapports alarmants concernant la situation instable au Maniema, en République démocratique du Congo (RDC). Selon l’organisation, les deux factions rivales de la milice locale, Malaïka, peuvent être comparées au mouvement rebelle du M23.
Depuis plusieurs semaines, les deux factions de cette milice s’affrontent dans le territoire de Kabambare. L’une d’elles est dirigée par un chef de guerre connu sous le nom de Cheik Kabala, tandis que l’autre est commandée par un général d’État-Major autoproclamé du nom de Mandevu. Le mouvement Filimbi s’est montré préoccupé par le fait que ces groupes partagent des motivations similaires avec le M23.
Selon l’organisation, si les Mai-Mai Malaïka étaient vraiment motivés par un fort sentiment de patriotisme, ils devraient se mobiliser pour combattre contre l’armée rwandaise et ses alliés du M23 dans la région du Nord-Kivu. Le fait que ces milices se concentrent uniquement sur les exploitations minières montre qu’elles ne sont pas si différentes du M23. Le mouvement a donc invité les deux factions à cesser leurs hostilités et à rejoindre les forces armées congolaises pour lutter ensemble contre le M23.
Les affrontements ont déjà déplacé de nombreux ménages locaux, avec plus de 4 500 familles fuyant la violence. Apparemment, la cause de la discorde entre les deux factions serait le cahier de charges signé entre la société minière Strategos Mining et la communauté locale de Salamabila.
Pour rappel, fin septembre 2023, la société minière Strategos et la communauté locale ont signé un cahier de charge prévoyant la cession d’une partie de l’espace minier aux exploitants artisanaux, une revendication depuis longtemps souhaitée par la communauté. Depuis 2016, le sud de la province du Maniema est le théâtre d’activités de groupes armés, notamment la milice Malaïka, qui s’est soulevée contre le non-respect du cahier des charges signé avec Namoya Mining, une filiale de Banro Corporation. La situation s’était déjà envenimée en 2017, conduisant à la fermeture de l’exploitation minière.
La vente des actifs de Banro à Strategos avait été annoncée en mars dernier. Avant cela, en juin 2020, Banro avait vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, une entreprise dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire. L’ensemble de ces éléments contribue à un contexte global préoccupant dont les conséquences sont lourdes pour la population locale..
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