Le Nord-Kivu, une province située dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), est devenu le théâtre de violents combats. Le 6 octobre, de féroces affrontements ont éclaté dans plusieurs villages de la zone de santé de Bambo, entraînant la peur et l’incertitude parmi les 33 000 résidents de la région. Des tirs d’armes à feu ont également été rapportés près de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, exacerbe l’instabilité déjà présente dans la région.
Le groupe d’auto-défense « Wazalendo » a affirmé avoir repris la ville stratégique de Kitshanga le 6 octobre, après 72 heures de violents combats contre les rebelles du M23. Les vidéos montrant la reprise de la ville par les « Wazalendo » ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, les habitants de Kitshanga les accueillant avec des ovations et des applaudissements.
Ces affrontements ont lieu dans un contexte déjà tendu. Depuis le 1er octobre, une flambée de violence a vu différents groupes armés s’opposer dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Selon l’OCHA, entre le 1er et le 4 octobre, au moins cinq civils ont été tués et de nombreux foyers ont été brûlés dans plusieurs villages de la zone de santé de Mweso dans Masisi.
Selon des sources humanitaires, plus de 52 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. La majorité de ces déplacés se sont dirigés vers les localités de Mweso et Kitshanga ainsi que d’autres zones dans le territoire de Masisi. Bwiza et Bishusha, dans le territoire de Rutshuru, accueillent également un nombre croissant de réfugiés.
L’accès aux zones touchées reste limité pour les acteurs humanitaires en raison de l’insécurité persistante. Effectivement, une seule organisation humanitaire est en mesure de fournir une réponse médicale à Kitshanga et Mweso dans le territoire de Masisi. Cependant, avec l’arrivée de plus en plus de déplacés et la menace du choléra, cette capacité risque d’être rapidement dépassée.
Le risque d’une escalade des violences dans les territoires concernés, y compris les zones où les déplacés trouvent refuge, est au cœur des préoccupations. On estime à 2,4 millions le nombre de déplacés dans la province du Nord-Kivu, dont près de 950 000 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Face à cette crise, les acteurs humanitaires se tiennent prêts à intensifier leur action dès que la situation sécuritaire le permettra.
Avec une situation toujours aussi instable, la communauté internationale a les yeux rivés sur la RDC. Les défis humanitaires sont immenses, mais l’engagement en faveur de la paix et du bien-être des populations locales reste plus fort que jamais. Le déclenchement d’opérations humanitaires intensifiées le 16 juin 2023 a pour but de soutenir les populations vulnérables prises au milieu de la violence et du conflit. Un défi de taille pour un pays au cœur de multiples crises..
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