Une tension persistante marque les relations entre le ministère de la Défense en Russie et le groupe paramilitaire Wagner. Suite au décès d’Evgueni Prigojine, fondateur et principal soutien financier du groupe, la milice Wagner a démarré un processus de régularisation, sauf en Syrie où un incident a failli tourné au drame mardi dernier. Cet événement a eu lieu à l’aéroport militaire de Tiyas, proche de Palmyre.
Le groupe paramilitaire tentait de procéder à un changement de personnel entre la Syrie et l’Afrique, mais cet échange a été contrecarré par les autorités russes, d’après un blogueur militaire russe affilié au Kremlin. Le think-tank américain, l’Institute for the Study of War (ISW), a confirmé cet incident, revenant en particulier sur l’intervention de l’armée russe pour empêcher la rotation du personnel de Wagner d’Afrique par le biais de la base aérienne Hmeimim à Lattaquié en Syrie.
Indifférente à la position de la Russie, Wagner aurait directement négocié avec les autorités syriennes pour utiliser la base aérienne Tiyas. Cependant, le ministère de la Défense russe aurait envoyé des véhicules sur la piste pour empêcher que l’avion de Wagner atterrisse avant de déployer des hélicoptères de combat et de menacer de le détruire.
Par ailleurs, des informations relatives au fait que malgré les menaces de la Russie, l’armée syrienne est d’abord restée fidèle à l’ordre d’accueillir l’avion de Wagner avant de se retirer suite à l’intervention des hélicoptères ont été rapportées.
En fin de compte, Wagner a retiré ses menaces de représailles contre les bases russes en Libye après de longues négociations avec le général russe Yunus-Bek Yevkurov, et l’avion a pu atterrir avec à son bord 170 personnes dont des Syriens mais aussi des employés de Wagner rentrant chez eux.
Ces évènements ont amené l’Institute for the Study of War à spécule que des membres du groupe Wagner pourraient encore avoir une certaine indépendance et que cela préoccupe « profondément la Russie ».