Si l’opposition espère préserver toute éventualité d’une victoire, elle doit impérativement désigner un unique candidat pour se mesurer au président actuel, le candidat de la majorité au pouvoir, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
C’est la recommandation formelle du Centre des recherches en épistémologie, après un examen minutieux de la situation politique congolaise. Cette recommandation vient appuyer la récente réforme constitutionnelle qui a réduit le processus présidentiel à une seule étape. Face à cette réalité, chacun doit adopter une posture adéquate.
La situation se complique lorsqu’on prend en compte que l’élection présidentielle est souvent perçue comme une responsabilité personnelle, un appel intime entre un individu et son peuple incarné dans un projet de société. On peut alors se demander comment plusieurs projets différents peuvent fusionner en un seul pour susciter un soutien décisif.
Il faudra une grande dose de bonne volonté et de perspicacité politique pour que les principaux acteurs de l’opposition parviennent à s’entendre sur un seul nom.
Néanmoins, quels sont les attraits de certains des acteurs majeurs de cette course ?
Martin Fayulu
Martin Fayulu Madidi, président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Ecidé), est un vétéran de la politique, ayant en effet vu beaucoup d’eau passer sous les ponts. L’expérience politique acquise lors des élections de 2018 lui procure probablement un avantage considérable sur ses concurrents. Avec son combat pour la vérité des urnes, il espère sûrement attirer les déçus de l’ère Tshisekedi et recueillir ainsi leur voix. Cependant, la situation a évolué et les alliés d’hier sont devenus les adversaires d’aujourd’hui. Pour remporter l’adhésion des autres, il lui faudra faire preuve de souplesse et démontrer qu’il dispose de la solution à la crise.
Moïse Katumbi Chapwe
Il a su fédérer plusieurs partis au sein d’ »Ensemble », un parti d’opposition de grande envergure. Moïse Katumbi a réussi à convaincre de grands leaders de renoncer à leurs ambitions individuelles pour soutenir son leadership. Il porte donc la responsabilité de mener tous ces hommes et femmes vers la victoire. Néanmoins, il doit encore convaincre d’autres partenaires potentiels qui n’ont pas encore rejoint cette dynamique et qui maintiennent leurs visions et bases électorales intactes.
Augustin Matata Ponyo Mapon
L’ancien Premier ministre a pu se positionner comme un acteur de bonne gouvernance, grâce à ses compétences et son expérience. Cependant, sa candidature est entravée par des problèmes judiciaires et certains souhaiteraient qu’il renonce à cette ambition politique.
Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng
Delly Sesanga, le plus jeune du lot, mais pas le moins expérimenté, peut-il porter le flambeau sacré de l’opposition ? Certains analystes pensent qu’il en a les capacités. D’autres craignent qu’il n’ait pas suffisamment de soutien pour surmonter un tel défi.
Denis Mukwege
Denis Mukwege, le « réparateur de femmes », gynécologue, militant des droits de l’homme et pasteur chrétien évangélique pentecôtiste. Il détient plusieurs distinctions honorifiques prestigieuses, dont le Prix Nobel de la paix. Pourra-t-il porter le flambeau de l’opposition ? Il a la qualification, mais quelles garanties donnera-t-il aux autres pour passer devant eux ?
Le temps viendra où ces questions incontournables deviendront le pivot de l’action de l’opposition si elle souhaite jouer un rôle majeur dans le processus de l’alternance.