L’Angola et la République Démocratique du Congo (RDC) ont subi un rapprochement majeur, avec la décision prise de signer un accord de partage de production pétrolière dans leur zone d’intérêt maritime commun le 13 juillet 2023. Cette actualité a été révélée par les autorités congolaises.
Le ministre congolais des Hydrocarbures a présenté un rapport concernant l’avancée de ce dossier suite à une mission qu’il a accomplie à Luanda, entre le 19 et le 22 juin 2023. Il a été question d’établir et mettre en place l’accord d’exportation et de production des hydrocarbures signé le 30 juillet 2007.
La mission a fait ressortir l’avancée significative de la mise en application de l’accord, donnant lieu à l’harmonisation du contrat de partage de production par l’entité concessionnaire (représentée par la RDC et l’Angola) et l’entité du Groupe d’entrepreneurs (composé de SONANGOL/Angola, SONAHYDROC/RDC) et représentée par l’opérateur Chevron.
Il est ainsi décidé d’établir une prospection, d’entreprendre l’exploration, l’évaluation, le développement et la production d’hydrocarbures liquides et gazeux dans la Zone maritime d’intérêt commun, avec une répartition envisagée à parité (50% des revenus du Concessionnaire pour chaque pays).
La finalisation des conditions du contrat de partage de production est une avancée substantielle qui permet la finalisation de l’accord sur la gouvernance et la gestion de la Zone d’Intérêt Commun. Les signatures officielles des délégués gouvernementaux des deux pays sont prévues pour le 13 juillet 2023 à Kinshasa, a souligné le Ministre Muyaya.
Cet accord vient concrétiser 16 ans de discussions, depuis 2007, entre ces deux pays pour l’exploitation commune du pétrole en zone maritime partagée sur la côte occidentale.
Il est à noter que la zone en question abrite les blocs 0, 14, 15 et 31. Plusieurs analystes congolais ont souligné que l’Angola exploitait de façon exclusive le bloc 14, très riche, au détriment de la RDC.
Selon l’expert Lewis Yola, la RDC perdrait 32,8 milliards de dollars américains de PIB, une somme significative pour le pays souhaitant augmenter son budget annuel au-delà des 16 milliards de dollars américains actuellement mobilisés.
Parmi les initiatives lancées par le gouvernement pour atteindre ce but, on recense la mise en marché de 27 blocs pétroliers et trois gaziers pour attirer davantage d’exploitants. La réalisation de ce partage de production permettrait à la RDC de diversifier mieux son économie, quitte à être moins dépendante de l’industrie minière et d’améliorer son espace budgétaire.