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L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sollicitée pour auditer le fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a rejeté la proposition de la CENI en raison de la durée « impartie » (15 au 20 mai) trop courte pour cet audit. Dans une correspondance adressée à Denis Kadima, Hervé Barraquand, directeur de cabinet de la secrétaire générale de l’OIF Louis Mushikiwabo, a expliqué que l’organisation ne pourrait pas se conformer à ce mandat.
Cependant, les points de vue sur cette situation sont divergents selon certains membres des organisations congolaises. Jonas Tshiombela, de la Nouvelle Société Civile Congolaise et le porte-parole du Front des Congolais pour la Sauvegarde de l’Intégrité de la RDC (FCSI-RDC), s’est exprimé en déclarant : « Cette structure [OIF] est dirigée par une personnalité rwandaise, un ancien ministre des Affaires étrangères du pays qui cherche à déstabiliser le nôtre. Comment les données stratégiques peuvent être confiées à cette structure ? ».
En revanche, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) exprime un point de vue différent. Il sous-entend que le rejet de l’OIF puisse avoir pour fond des motivations politiques et précise qu’il est aussi difficile de trouver au pays une organisation dotée des compétences adéquates. « Pour nous, si ce n’est pas l’OIF pour des raisons politiques, on peut trouver une alternative qui rassure sur le plan de l’objectivité et de l’efficacité. Le président Denis Kadima est sincère sur ce point […] Ce qui est plus important et il faudrait l’encourager là-dessus qu’on évolue en ayant comme préoccupation de réduire la méfiance qui est née depuis un certain temps autour de la CENI ».
Ainsi, alors que le FCSI-RDC plaide pour une expertise locale, Mgr Donatien Nshole défend une vision plus ouverte. Une recherche d’une organisation à la hauteur des attentes de la CENI pour un audit objectif et efficace se déroule en parallèle. Seule certitude à ce jour, l’OIF ne participera pas à l’audit externe de la liste électorale congolaise.