Alors que le débat autour de la tenue des scrutins en décembre 2023 s’envenime, l’opposition et la majorité semblent incapables de rassurer les populations quant à cette éventualité. Les ressources allouées à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont, pour ainsi dire, insuffisantes. Les préparatifs électoraux sautent aux yeux de tous mais l’Union sacrée se retrouve bloquée à chaque pas. Sans compter la logistique électorale controversée et l’absence de candidat unique porté par l’opposition. Les maigres déclarations du président du Sénat et l’incertitude d’un avenir serein favorisent encore moins l’organisation d’une présidentielle en décembre de cette année. La CENI semble marcher en dessous de la barre du seuil de performance requise pour une opération convenable et leurs relations présumées avec le président Tshisekedi ne font qu’accroître le doute chez les méfiants politiques.
Une certaine méfiance politique se dessine à l’horizon puisque l’opposition lance un appel de mobilisation et de rassemblement mais à l’heure actuelle demeure incapable de s’entendre sur un agenda électoral ou même un candidat unique à durablement porter pour les prochaines élections. Un anonyme intellectuel de la majorité affirme même qu’ “en ces conditions, le passage aux élections revient à sauter dans le vide”.
Sur le plan purement technique, la Centrale électorale est dans l’incapacité expansive de convoquer le peuple à la présidentielle sans une révolution opérationnelle, qui semble fort mal engagée compte tenu de la médiocrité de la révision du fichier électoral et des incidents liés aux kits d’enrôlement.
Vaines sont les certitudes de l’Union sacrée qui prévoit que Félix Tshisekedi pourrais « battre tout le monde, car en face de lui, il n’y a personne de suffisamment crédible ». En effet, le profond malaise politique qui plane notamment autour de la CENI et la longueur des procédures à suivre nous montrent que rien ne nous permet de croire à une présidentielle avant même 2024. Pour l’opposition, cela signifie, selon Martin Fayulu Madidi, que le président Tshisekedi « déposera le pouvoir » à minuit le 24 janvier 2024.