Il y a 33 ans maintenant, plus exactement le 24 avril 1990, le président du Zaïre de l’époque, qui deviendra quelques années plus tard la République démocratique du Congo, Mobutu Sese Seko a prononcé la fin du régime monopartite. Cela marque le démarrage d’un vaste processus de démocratisation, mais qui s’est montré émaillé de réussites et de ratés au fil des années.
Durant les 33 années écoulées depuis le déclenchement du processus, le pays est entré dans trois transitions et a connu trois cycles électoraux. Au début, la transition du régime Mobutu, qui a duré sept ans s’est ouverte en même temps que la disparition du bloc de l’Est sous la pression de la perestroïka et l’arrivée du vent de la démocratie sur la sous-région africaine. La Conférence Nationale Souveraine (CNS) a réuni des personnes appartenant aux segments variés de la population congolaise aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger. Le forum a élu Etienne Tshisekedi au poste de Premier ministre malheureusement, son mandat n’a pas abouti du fait des conflits qui l’opposaient au président Mobutu. Les travaux de la CNS ont ensuite pris fin, cédant la place au Haut Conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT).
La première transition a pris fin le 17 mai 1997 lorsque Laurent-Desiré Kabila, le chef des rebelles, a mis fin aux trente-deux années de règne absolu de Mobutu. Un an plus tard, en août 1998, les anciens alliés de Kabila ont déclenché une nouvelle guerre dans l’est de la RDC qui a divisé le territoire en trois zones. En 2001, le chef de l’état de l’époque, Laurent Kabila, a été assassiné et lui a succédé, Joseph Kabila qui a réanimé les négociations de paix avec les belligérants et a organisé le Dialogue inter-congolais en Afrique du Sud. De ces événements est venu une nouvelle transition de 2 ans, qui s’est achevée par une présidentielle et des législatives couplées le 30 juillet 2006.
Les résultats des cycles électoraux suivants, en 2006, 2011 et 2018, sont connus. Joseph Kabila s’est vu attribuer les deux mandats, alors qu’Etienne Tshisekedi a été président par intérim de 2011 à 2018 et qu’un nouveau président Félix Tshisekedi a été élu en 2018, lors du troisième cycle. Cependant, les accusations de fraudes électorales et l’impossibilité d’un vrai scrutin libre et équitable planent sur ces élections.
Aujourd’hui encore, malgré les avancées notables qui ont eu lieu, plusieurs Congolais déplorent que le processus démocratique entamé par la CNS n’ait pas été abouti malgré les nombreuses promesses faites. Les guerres qui ont affecté intensement le pays ont également été une entrave à l’avancée de cette démocratie. Enfin, le non-respect des droits humains, avec les arrestations arbitraires, les enlèvements, et les séquestrations qui sont encore un laisser-aller fréquent, souligne le fameux ralentissement du processus de démocratisation. Alors que la République Démocratique du Congo s’approche du quatrième cycle électoral, le pays est également confronté à une grave crise causée par la guerre, que le Rwanda lui a imposée, et dont la communauté internationale fait preuve d’un silence déconcertant.