En RDC, c’est un mélange des genres : d’un côté, il y a le discours sur les « performances économiques et financières sans précédent », et de l’autre, une situation de disette s’installe dans les cabinets et administrations émargeant au budget de l’Etat. Salaires, frais de fonctionnement et autres sont restés impayés, entraînant une dégradation des conditions de la vie des membres des cabinets et agents de l’Etat, qui font grise mine.
Si l’on veut croire que le régime minceur prescrit par la réduction du train de vie de l’Etat se manifeste de la sorte, on peut alors remettre en cause le manque de mise en œuvre d’un dégraissement des mammouths que sont les institutions qui reflète le déni de la mise en pratique des mesures d’austérité tant vantées.
Le « Common man » du pays ne comprend pas le contraste flagrant entre les bonnes paroles et les réalités sociales qui s’en trouvent exacerbées, et ce depuis des décennies. Et si la croissance économique a pu gonfler certains indicateurs, elle n’a pas eu d’effet visible sur les conditions de vie des habitants. Ce qui rend le discours des hautes sphères gouvernementales au goût amer, relevé par Maréchal Mobutu, à savoir « on ne mange pas la rigueur ».
Personne bel et bien ne saurait nier cette triste réalité, dans laquelle les voies de performance ne peuvent être validées qu’en tenant compte des besoins des habitants. Adam Smith, David Ricardo et John Maynard Keynes peuvent en témoigner. Et c’est s’ils descendaient de leurs tombeaux que les chefs d’État en prendraient pleinement conscience.