Alors que le M23 guette un dialogue et que les analystes politiques pointent du doigt les risques politiques encourus par le pouvoir congolais, il ne fait aucun doute qu’il mettra tout en œuvre pour éviter un bain de sang dans la région. Officialisée comme une organisation terroriste il y a quelques mois par le ministère de l’Intérieur congolais, la rébellion dirigée par Bertrand Bisimwa sera peut-être le « partenaire forcé » d’une solution négociée à moins d’un an de la présidentielle en République démocratique du Congo.
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Alors que le gouvernement congolais considère le mouvement rebelle M23 comme une organisation terroriste et rejette toute négociation avec ce dernier, des analystes politiques estiment que le risque politique encouru par le pouvoir congolais à moins d’un an de la présidentielle est élevé. En effet, le ministre de l’Intérieur Patrick Muyaya a rappelé que si le M23 refuse de souscrire au processus mis en œuvre par les chefs d’Etat, il y aura évidemment les armes. Tandis que l’ancien président kényan, facilitateur de la communauté est-africaine dans la crise, a indiqué qu’un Plus grand nombre de groupes armés sont de plus en plus susceptibles d’être intégrés dans le volet politique du processus de Nairobi.
Boniface Musavuli, analyste politique, spécialiste des questions sécuritaires et des droits de l’homme, estime que ce dialogue ne fera pas taire les armes, et que l’armée ne serait pas en situation de reprendre le dessus dans les semaines et les mois à venir. En outre, le dialogue avec le M23 pourrait ruiner la crédibilité de Félix Tshisekedi aussi bien au niveau interne qu’au niveau des partenaires étrangers.
Finalement, seule une solution par le dialogue et basée sur les accords conclus en mai 2013 à Nairobi par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs pourrait éviter un bain de sang dans la région. Il n’existe pas encore de solution idéale, mais il paraît évident que résoudre la crise à moins d’un an de la présidentielle dépendra d’une négociation avec le M23.